18 mois d’expatriation à Boston : mes impressions

Début 2018, je saisis l’opportunité de partir travailler à Boston. Après une dizaine d’entrevues et un visa TN rapide à obtenir mais assez stressant à préparer (pour les équivalences France-USA), nous voilà enfin en route vers la grande Amérique.

Bien que seulement 6 heures de route séparent Montréal de Boston, le fossé entre les 2 villes est bien plus grand qu’on aurait pu l’imaginer… Et c’est ça qui est excitant !

18 mois plus tard, nous vivons toujours à Boston mais j’avais envie de partager un peu mes impressions sur la qualité et le coût de la vie aux Etats-Unis. Toutes les remarques qui vont suivre n’engagent que moi et sont bâties à partir de ma propre expérience au Massachusetts.

J’en profite aussi pour répondre à quelques questions entendues plusieurs fois.

Back Bay et ses jolis immeubles.

Comment commencer sa nouvelle vie aux Etats-Unis ?

Une fois arrivé dans la région de Boston, il est temps de régulariser la situation à plusieurs niveaux pour se faciliter la vie. Je vous livre ci-dessous ma checklist personnelle de choses à faire dans les 5-6 premiers jours :

  • SSN : se créer un numéro de sécurité sociale. Le passeport, le visa, 1 autre pièce d’identité et le tour est joué. Ca prend genre 30 minutes max.
  • Banque : faites comme nous et n’ouvrez pas un compte à la Bank of America, sauf si vous voulez avoir des frais à n’en plus finir. Il y a de bonnes banques régionales. En 1h avec notre numéro de sécurité sociale, c’était fait.
  • Téléphone : si votre téléphone est débloqué, vous pouvez rapidement trouver un forfait (même temporaire) chez T-Mobile ou Att et ça se paramètre en moins de 30 minutes. Je vous conseille de faire ça dès l’arrivée, ça va vous faciliter la vie. Vous aurez le temps ensuite de choisir un véritable abonnement.
  • Permis de conduire : en théorie, c’est facile mais le DMV vous rendra la vie dure. Vous pouvez lire mon expérience sur le sujet.
  • Changement de plaques : si vous venez avec votre voiture, il faut aussi le faire rapidement. Par contre, vous ne pouvez le faire qu’après avoir obtenu un permis US.
  • Logement : assez stressant dans le coin de Boston car les prix sont élevés. Mais en arrivant fin juin, on était dans la période creuse et on a réussi à négocier à la baisse notre loyer. Pour pouvoir louer, prévoyez au moins 2 mois de loyer sur votre compte, une preuve de votre salaire, votre SSN et votre passeport.

Est-ce que la vie va se poursuivre à Boston ?

Pour le moment, oui. Si la vibe de Montréal nous manque, nous avons encore pas mal de choses à accomplir ici donc nous comptons poursuivre l’aventure aux US pour quelques temps.

Bien sûr, cela suppose que le douanier accepte de renouveler mon visa TN à la frontière mais les règlementations n’ont pas changé à ce niveau-là.

L’hiver bostonien vs l’hiver montréalais ?

Alors il faut savoir qu’à Boston, c’est le jour et la nuit avec Montréal en termes de météo.

Déjà, il y a un véritable printemps et il commencé début avril. Les bourgeons se montrent et se colorent, le temps est doux et la neige a disparu.

Ensuite, l’hiver est nettement moins rude qu’à Montréal. Les températures tombent dans le négatif mais en 2 hivers, on a oscillé entre -10°C et 10°C.

Les chutes de neiges sont également moins nombreuses, facilitant le déplacement. Par contre, lorsqu’il neige, on reste bloqués plus longtemps car ils sont moins bien équipés. Avoir des pneus d’hiver n’est d’ailleurs pas obligatoire.

Ce que j’aime à Boston

  • La météo : plus douce comparé à Montréal. Ici le printemps démarre vraiment à la fin du mois de mars.
  • La qualité du service : le client est roi et c’est d’autant plus vrai aux US. La flexibilité est au rendez-vous et on prend toujours le temps de bien comprendre ce dont vous avez besoin pour vous servir au mieux (restaurants, santés, services divers…).
  • Beacon Hill : probablement mon quartier favori. Super joli, calme, en hauteur avec une architecture qui lui est propre, j’aime me perdre dans ses rues.
  • Quincy Market : le gros marché du centre. Alors oui, c’est touristique mais y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir sur le plan bouffe donc pourquoi se priver ?
  • North End : le quartier italien situé au Nord-Est. Contrairement à son nom, la meilleure bouffe italienne n’est pas ici mais il y a de l’ambiance, surtout le dimanche.
  • Les pubs : des bières locales variées, le fish and chips, toute autre cuisine de la mer, il y a de quoi se faire plaisir à ce niveau en ville.
  • Les horaires des magasins fondamentaux : non-seulement les boutiques sont ouvertes 7/7j mais certains sont même ouverts toute la nuit. La seule fois ou j’ai été vraiment malade, j’étais ravi de pouvoir aller au CVS du coin à… 1h du matin.
  • La proximité de l’océan : le fleuve est à deux pas mais l’océan n’est pas loin non plus et ça fait vraiment du bien.
  • La culture internationale : Boston est une ville remplie d’habitants venant des 4 coins du monde. Certes, Harvard et MIT aident beaucoup mais ça ajoute une belle diversité dans ce que l’on découvre.
  • Le prix de l’essence : un standard dans le pays de l’oncle Sam. Les prix sont encore moins chers qu’au Canada. Je paye généralement 30$ pour remplir le réservoir d’essence de 58L mon auto.
  • Le rythme au travail : j’ai la chance de travailler pour une boîte internationale aux Etats-Unis. Pas (ou peu) d’individualisme, on est tous dans le même bateau et lorsque les idées viennent, on vous donne un coup de pouce si ça sent fort la rentabilité.
  • La flexibilité au travail : je sais que c’est dû à mon métier mais j’apprécie le fait de pouvoir travailler de la maison (ou ailleurs) pratiquement quand je le souhaite sans devoir montrer des justificatifs à tout va. Ca se base sur la confiance. Tu bosses bien, c’est parfait. T’en fous pas une, on te met à la porte. Sauf que la flexibilité m’aide à me rendre plus créatif aussi.
  • La chaudrée de palourdes : le  » clam chowder  » est un peu la spécialité de la région de Boston. C’est simple mais c’est très bon.
  • Le prix de l’alcool : pour faire simple, on divise les prix du Québec par 3 pour n’importe quel alcool.
  • Les grands espaces : il y a de la place, peu importe l’endroit : boutique, restaurant, bar, parc, parking, il y a toujours beaucoup d’espace autour de vous.
  • La Freedom Trail : une excellente balade dans Boston pour découvrir une quinzaine de lieux historiques résumant plus de 250 ans d’histoire. C’est aussi l’occasion de traverser plusieurs quartiers.
  • Notre maison (et nos propriétaires) : on a eu la chance de trouver une petite maison à quelques minutes de la ville et surtout, nos propriétaires sont des anges. Toujours prêts à aider en cas de pépin et très respectueux, c’est le top.
  • L’accès au reste du pays abordable : qui dit vivre aux Etats-Unis dit pouvoir visiter le reste du pays à coût réduit. Les vols internes sont généralement abordables (en tout cas bien + que depuis Montréal).
  • Le vélo : du printemps à l’automne, se déplacer en vélo aux alentours de Boston est facile grace aux nombreuses pistes qui sont disponibles. Rouler près du fleuve avec une belle vue sur la ville, ça fait toujours son petit effet.
  • Cape Cod, Salem et le Maine : autour de Boston, il y a de beaux endroits à visiter. La péninsule au Sud-Est de la ville est magnifique et mériter d’y passer un weekend. Salem, la ville aux sorcières vaut le détour pour son ambiance unique. Et si vous voulez vraiment le calme de l’océan, de la bonne bouffe marine et des petites routes sympas, le Maine est à moins de 2h de route.
Beacon Hill, le quartier à l’ambiance vintage
Certains soirs, le ciel de Boston est bien coloré.

Ce que je n’aime pas :

  • La qualité de la nourriture : si vous ne cuisinez pas du tout, vous allez en baver. Les fruits et légumes ont peut de goût et la cuisine américaine est généralement « fade »… A moins de bouffer pas super sainement ou alors de payer très cher.
  • Les bostoniens au volant : à Boston, les gens sont très stressés derrière leur volant, ce qui n’est pas super plaisant lorsqu’on prend la route. Sans atteindre le niveau de New-York, rouler à Boston n’est pas une partie de plaisir. Ah oui, le clignotant est aussi en option.
  • Le dynamisme de Boston : ça peut paraître « dur » mais Boston est une petite ville charmante, même durant les weekends. Il y a des choses à faire mais je la trouve moins « vivante » que Montréal.
  • Le manque de services/boutiques indépendantes : des grosses enseignes américaines, en veux-tu en voilà. J’aimerais voir + de variétés chez les commerçants. Bien sûr, en cherchant bien, on trouve mais c’est loin d’être une évidence.
  • La nécessité d’avoir une voiture : si vous habitez dans le centre-ville de Boston, pas la peine mais si vous êtes au bord de la ville ou dans la banlieue limitrophe, c’est indispensable.
  • Le réseau des transport en commun : il y a un métro et il marche bien… Mais il ne s’étend pas beaucoup plus que loin que Boston intra-muraux et 2-3 villes limitrophes. Et le bus n’est super efficace.
  • Le prix des loyers : habiter à Boston coûte une fortune. La ville étant classée comme étant l’une des plus cher des US après les grosse villes californiennes et New-York, il est nécessaire de considérer la périphérie, sauf si vous souhaitez habiter dans un placard avec un plafond bas. Par exemple, un studio en plein coeur de Boston vous coûtera aux alentours de 2000$/mois. Même si les salaires sont assez élevés, ils ne suivent pas du tout l’envolée des prix de l’immobilier.
  • L’accès aux soins : si vous venez pour travailler, vous aurez une assurance. Si vous venez pour les vacances, assurez-vous de prendre une assurance santé au cas où. Les services de soins sont efficaces et l’attente n’est pas trop longue (même aux petites urgences) mais il va falloir payer. Pour vous donner un exemple : même avec une bonne assurance, un détartrage vous coûtera environ 180$.
  • L’accès limité à la culture : ça manque d’expositions et de musées, ce qui est un poil frustrant parfois. Et surtout, c’est bien plus dispendieux qu’à Montréal.
  • Le manque d’ouverture sur l’extérieur : c’est probablement l’un des aspect qui me choque le plus. Il se passe beaucoup de choses dans le monde mais dans mon entourage, j’ai noté un manque d’intérêt des américains sur ce qui se passe ailleurs qu’aux Etats-Unis.
  • Les péages autour de la ville : il y en a un peu partout, c’est agaçant même si ça reste abordable (3-4$).

Si jamais cela vous tente de visiter Boston (pour y vivre ou juste pour découvrir la région), je vous mets quelques ressources ci-dessous :