Il y a quelques jours, j’ai été invité à une soirée chez une connaissance. Si j’ai vraiment apprécié sa façon de me recevoir, j’ai eu le malheur de rencontrer un type d’individus que je n’avais pas vu depuis quelques temps : le maudit français.
Pour connaître les origines de cette expression, il faut retenir 2 dates :
- 1759 : défaite française à Québec : à partir de là, les québecois ont peut-être ressenti un sentiment d’abandon de la part des français et ont du passer sous le régime… Anglophone. Ah, encore ces rosbifs, ils sont partout et avec du recul, je trouve cet événement vraiment regrettable !
- 1967 : une vague d’immigrants français considéraient les québecois comme un « peuple rustre qu’il fallait éduquer ». Si je n’étais pas né à l’époque, la seule chose que j’ai envie dire est la suivante : « ce n’est pas parce qu’on est différent qu’on n’est plus intelligent ».
Avec le temps, on considérait de maudit français la personne qui était arrogante, détestable, méprisante… Bref, vous voyez ce que je veux dire. D’après les québecois(e)s avec qui j’ai parlé jusqu’à maintenant, il semblerait que le maudit français soit en baisse depuis les années 2000. Tant mieux, mais c’est récent !
Bref, j’en reviens à ma soirée où j’ai eu la malchance de tomber sur quelques uns de ces énergumènes, 100% pur maudit ! Vous allez me dire : mais comment reconnaît-on un maudit français ? Et bien c’est assez simple. Voici les caractéristiques frappantes de ce genre d’individus :
- Il vous regarde de haut.
- Il pense tout savoir.
- Il n’est pas ouvert envers les autres. S’il ne vous connaît pas, il ne fera pas l’effort de se présenter et d’entamer un minimum de discussion avec vous, même si vous y allez de bon cœur.
- Il parle souvent avec un air qui sonne comme « ouai je sais que ça marche comme ça » alors qu’en fait il croit savoir.
- A peine arrivé au pays il se plaint déjà du confort qu’il ne retrouve pas.
- Il crache sur la bouffe alors qu’il n’a testé aucun restaurant.
- Il pense que le québecois est un arriéré (avec le temps, il l’annonce de plus en plus subtilement mais les mots sont là).
- Il souhaite travailler pour l’entreprise X, Y ou Z mais pas avec A, B ou C car ça ne sera pas bon pour son image alors qu’il ne connaît pas A,B ou C.
- Il pense qu’il n’a pas besoin de faire ses preuves et que son CV français bien rempli suffira à lui obtenir un poste meilleur que ce qu’il avait en France.
- Il ne se considère pas comme un étranger mais comme un petit messie venant apporter plein de bonnes choses à son futur travail.
- Il pense qu’il n’a pas grand chose à apprendre des québecois.
- Il est persuadé que l’hiver est horrible et qu’il faut être fou pour supporter ça (mais il n’en a jamais connu un seul).
- Il trouve que tout est cher à Montréal hormis le loyer.
Je pense que ça fait déjà pas mal… Et pourtant, il n’est pas rare de voir un maudit français arrivant à combiner plus de la moitié des caractéristiques évoquées ci-dessus.
De mon point de vue, chaque nouvel immigrant (que vous soyez français, anglais, allemand, italien, arménien, chinois…) doit avant tout être conscient qu’il est un étranger et qu’en tant qu’étranger, sa priorité va être de s’intégrer au sein d’une nouvelle communauté.
Bien sur, il ne faut jamais oublier qui nous sommes et d’où nous venons, mais la conservation de ses propres valeurs n’empêche absolument pas de s’intégrer, surtout à Montréal, ville ou la différence entre chacun est VRAIMENT acceptée.
De plus, chaque nouvel étranger qui arrive et découvre une nouvelle culture va forcément comparer avec la sienne. Cependant, il y a comparer et « comparer » :).
Mais au final, je vous rassure, des maudits français, je n’en ai pas rencontré tant que ça et puis généralement, quand vous en détectez un, vous allez vite finir par l’oublier. Bref, à ceux et celles qui me lisent et en ont déjà vu, j’imagine que ce post vous parlera =).
Je ne l’aurais pas mieux dit! Certains devraient revoir la définition du mot humilité…
C’est vrai que je depuis que je suis arrivé, c’est un peu ma crainte et des fois on sent qu’on commence à parler comme un maudit français alors on se calme. Je pense qu’on a été éduqués comme ça…